Espagne: le juge Garzon demande la nullité de sa peine

Publié le par Eloi Martinez Monegal


Le juge espagnol Baltasar Garzon, condamné le 9 février à onze ans d'interdiction d'exercer dans une affaire d'écoutes illégales, a demandé mercredi la nullité de cette peine qu'il juge "arbitraire".
AFP - Le juge espagnol Baltasar Garzon, condamné le 9 février à onze ans d'interdiction d'exercer dans une affaire d'écoutes illégales, a demandé mercredi la nullité de cette peine qu'il juge "arbitraire".
Le verdict rendu par le Tribunal suprême de Madrid "viole plusieurs des droits fondamentaux dont il bénéficie, comme tout citoyen, selon la Constitution, ainsi que son droit à l'indépendance judiciaire", écrit le bureau des avocats du juge dans un communiqué.
Le juge Garzon affirme également dans sa demande que "le verdict est "arbitraire, irraisonnable et manifestement injuste".
Selon ses défenseurs, les tribunaux espagnols rejettent la majorité de ces demandes. Si tel est le cas, le juge Garzon saisira "immédiatement" le Tribunal constitutionnel, seul recours à sa disposition puisque le jugement du Tribunal suprême n'admet pas d'appel.
Baltasar Garzon a été condamné à 11 ans d'interdiction d'exercer après avoir ordonné des écoutes, en violation des droits de la défense, dans une enquête sur un réseau de corruption qui avait éclaboussé en 2009 la droite espagnole.
Cette décision a foudroyé la carrière de ce magistrat, âgé de 56 ans, célèbre pour avoir fait arrêter l'ex-dictateur chilien Augusto Pinochet en 1998 à Londres et avoir traqué les atteintes aux droits de l'Homme.
Elle a divisé le pays et déclenché un concert de protestation en Espagne et bien au-delà.
Le magistrat attend à présent un second verdict du Tribunal suprême dans un autre procès, où il vient d'être jugé pour avoir enquêté sur les disparus du franquisme, dans un pays où les plaies de cette période restent à vif.
A l'initiative de deux organisations d'extrême droite, il était poursuivi pour avoir enfreint la loi d'amnistie votée par le Parlement espagnol en 1977, en ouvrant une instruction en 2008 sur le sort de plus de 100.000 personnes portées disparues pendant la Guerre civile (1936-39) et le franquisme (1939-75).
Ce procès s'est achevé le 8 février et a été mis en délibéré.
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