Aseref a commémoré le 93ème anniversaire de la Seconde République espagnole à Montpellier

Publié le par ASEREF

Une délégation d'ASEREF a déposé des fleurs devant la plaque de l'allée des républicains espagnols sur l'esplanade à Montpellier dimanche 14 avril.
Une délégation d'ASEREF a déposé des fleurs devant la plaque de l'allée des républicains espagnols sur l'esplanade à Montpellier dimanche 14 avril. Une délégation d'ASEREF a déposé des fleurs devant la plaque de l'allée des républicains espagnols sur l'esplanade à Montpellier dimanche 14 avril.
Une délégation d'ASEREF a déposé des fleurs devant la plaque de l'allée des républicains espagnols sur l'esplanade à Montpellier dimanche 14 avril.

Une délégation d'ASEREF a déposé des fleurs devant la plaque de l'allée des républicains espagnols sur l'esplanade à Montpellier dimanche 14 avril.

LA SECONDE RÉPUBLIQUE ESPAGNOLE

14 AVRIL 1931 - 31 mars 1939

14 Avril 1931. Naissance de la Seconde République

Au début du XXe siècle, l’Espagne est une monarchie constitutionnelle et depuis 1902, Alphonse XIII en est le roi. Elle a sombré dans un marasme économique et politique avec la perte au XIXe siècle de ses dernières colonies.

En 1923, suite au coup d’Etat du général Primo de Rivera, le parti conservateur et le parti libéral gouvernent successivement via un pacte qu’ils ont formé ; l’opposition est marginale; Primo de Rivera prétend régler les problèmes de l’économie et de la société selon le modèle de l’organisation fasciste.

Pour l’opposition, l’alternative au fascisme et à la royauté ne peut venir que dans l’instauration d’une République.

À la veille de l’avènement de la Seconde République en 1931, l’Espagne compte 24 millions d’habitants (la France en comptait 42 millions) dont près de la moitié d’illettrés, (dont 60 à 90 % de femme). Plus d’un million d’enfants ne sont pas scolarisés; on compte 8 millions de pauvres, 2 millions de paysans sans terre, alors que 20 000 personnes détiennent la moitié du pays.

C’est un pays qui se caractérise par un grand archaïsme agricole et une très grande inégalité des propriétés.

Les classes dirigeantes ont conservé une mentalité seigneuriale et aristocratique.

L'Église occupe une place importante; elle exerce une influence déterminante sur le plan des mœurs et de l’éducation où elle détient le monopole des institutions d’enseignement; cela n’empêchant pas l’Espagne d’accuser un retard considérable dans ce domaine.

A la suite  des élections municipales le 12 avril 1931, les Espagnols, qui n’avaient pas voté depuis 1923, donnent la victoire aux républicains;

Le 14 avril 1931, la seconde République est proclamée.

Le Roi Alphonse XIII, se considère désavoué, est pris de panique et deux jours après le scrutin quitte l’Espagne, mais sans pour autant avoir abdiqué. Après Paris, il se réfugie à Rome.

La Constitution est votée dès le 9 décembre de la même année 1931.

L’article premier consacre « une République démocratique des travailleurs de toutes classes qui s’organisent en régime de liberté et de justice », les pouvoirs de ses organes émanant du peuple.

Le texte établissait le droit de vote aux femmes, le droit à la liberté de résidence et de circulation, le droit de manifestation, et garantissait la liberté de conscience et de culte et autorisait le divorce. Elle reconnaissait aux régions espagnoles le droit de s’organiser en “régions autonomes “.

Instaurer la séparation de l’Église et de l’État, base de la laïcité, garantir la liberté de conscience et de culte, instituer le mariage civil et le divorce par consentement mutuel, avaient le sens d’une révolution culturelle, et l’Église le considéra comme une provocation.

Les programmes du Gouvernement de la République sont ambitieux.

On peut rappeler ici :

La situation agraire qui mènera à une expropriation symbolique des Grands d’Espagne, et à une augmentation des tarifs des journaliers.

La création, dès 1932, d’un impôt sur le revenu.

Le ministre du Travail, Largo Cavallero,  promeut un salaire minimum et la journée de huit heures, un système d’assurance maladie et de prévention des accidents du travail, les tribunaux prud’homaux pour garantir les droits du travail.

Les femmes obtiennent le droit de vote.

Le gouvernement supprime l’enseignement religieux dans les écoles, met en chantier une éducation laïque mixte et unique, prise en charge par l’État. Il crée 7 000 postes d’instituteurs et augmente leurs salaires de 20 à 40 %. Il ouvre 7 000 écoles supplémentaires.

Le maître d’école, “el maestro”, devient la figure emblématique de la République;  (le corps des instituteurs sera épuré par le franquisme à 90%, et 80% des Universitaires en sont morts ou exilés).

Mais, la réforme agraire progresse lentement ; des révoltes de paysans se heurtent de plus en plus à la répression des propriétaires d’extrême droite.

Le chômage explose en 1931, contrecoup de la grande dépression américaine. Les tensions sociales et les grèves se multiplient, le gouvernement en paie le prix fort aux élections générales de 1933.

S’en suivent deux années noires : c’est l’instauration de la “République des droites” qui s’emploie à défaire ce qu’avait fait le gouvernement réformateur. La droite va gouverner de 1933 à 1935.

Le 16 février 1936 (contre toute attente),

le Front populaire (union des gauches) ,remporte les élections.

 Les droites ne l’admettent pas, et mettent au point secrètement une insurrection militaire dans le but d’abattre la République et de détruire à la racine les bases sociales du syndicalisme et des partis de gauche.

Minutieusement préparé par des généraux hostiles,

 le coup d’Etat éclate le 18 juillet 1936.

La Guerre d’Espagne commence.

L’Église d’Espagne, profondément intégriste, allait alors inspirer la politique du dictateur : « la rédemption par le sang »…

 Le contexte international n’était guère favorable au soutien de la République Espagnole; les démocraties occidentales refusant de voir le danger que représentait la montée du fascisme en Allemagne et en Italie, adoptaient une posture de non interventionnisme suicidaire.

 Prophétique, Juan Negrin, Président du Conseil Espagnol, écrivait le 11 novembre 1938 :

 “Si l’Espagne est battue, je doute que l’été 1939 finisse sans qu’éclate une guerre générale”.

Si la Seconde République espagnole a été le laboratoire de la modernité, elle a été également le terrain de manœuvre des puissances allemandes et italiennes se préparant au conflit de la Seconde Guerre mondiale.

L’Histoire, très vite, donnait raison à Negrin.

Le 25 février 1939, à Burgos, le gouvernement Français signait les accords dits de Bérard-Jordana, reconnaissant de-facto la légitimité de Franco sur l’Espagne, signant ainsi l'arrêt de mort de la Seconde République Espagnole.

Elle se terminera de fait le 31 mars 1939, les forces de Franco, appuyées par celles de l’Allemagne Nazie de Hitler et de l’Italie fasciste de Mussolini, occupant alors la totalité du territoire Espagnol.

Un gouvernement de la République Espagnole en Exil sera formé aussitôt au Mexique, puis en France en 1946; il a été dissous en 1977.

Les Présidents de la République:

de 1931 à 1936 = Niceto Alcala Zamora

de 1936 à 1939 = Manuel Azana y Diaz, mort exilé en France en 1940; inhumé à Montauban.

L'ÉPHÉMÈRE SECONDE RÉPUBLIQUE ESPAGNOLE,

C’était une démocratie qui avait osé instaurer un régime de libertés dans le pays le plus en retard de toute l’Europe.

Qui voulut moderniser l’Espagne et convertir ses sujets en citoyens.

Une république qui voulut investir davantage dans l’éducation que l’armée, et a payé cette audace par le sang.

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Sources :

 - celles du Web; particulièrement https://www.cairn.info/revue-humanisme-2007-1-page-39.htm

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